Congélation des ovocytes : tout ce que vous devez savoir | Reproductive Health Group

Le sujet de l’interview d’aujourd’hui avec Luciano Nardo, MD MRCOG, directeur clinique du Reproductive Health Group (RHG) et Caroline Watkins, Embryologiste principale, est la congélation des ovocytes. Si vous recherchez des informations sur la congélation des ovocytes au Royaume-Uni, cet entretien vous fournira tout ce que vous devez savoir avant de vous rendre à la clinique et de subir la procédure.

Reproductive Health Group a été ouvert en 2014 et propose divers traitements de fertilité et soins de santé pour les femmes du Royaume-Uni et de l’étranger. Dans cette clinique, chaque femme a la possibilité de fonder une famille à n’importe quel moment de sa vie. RHG est spécialisé dans congélation sociale des ovocytes, qui permet aux femmes de conserver leurs ovocytes pour l’avenir en tirant le meilleur parti de leur fertilité aujourd’hui. Si vous songez à congeler vos ovocytes, cet article est fait pour vous. Regardez l’interview vidéo ci-dessus et lisez la transcription des questions et réponses des experts. Consultez également les détails de l’offre gratuite de conservation.

Sélection et évaluation des patientes – quels tests doivent être effectués avant la congélation des ovocytes ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : L’évaluation de la réserve ovarienne est d’une importance capitale. L’âge chronologique en soi est le principal facteur déterminant, mais il est important d’évaluer l’état des ovaires avant de procéder à une stimulation ovarienne contrôlée pour collecter des ovocytes en vue de leur congélation. Nous recommandons normalement aux femmes de faire un test sanguin pour le marqueur de la réserve ovarienne AMH, qui est une hormone produite par les cellules de la granulosa à l’intérieur des follicules, et de faire une échographie pour évaluer le nombre de follicules antraux, qui sont des follicules mesurant entre 2 et 6 mm, observés dans les ovaires au début de chaque cycle menstruel.

La combinaison des niveaux d’AMH et du nombre de follicules antraux couplés à l’âge de la femme nous aidera à déterminer si la patiente est apte à suivre le programme de congélation des ovocytes. La sélection des patientes n’est pas seulement un choix, car la congélation d’ovocytes est également recommandée pour des raisons médicales, notamment chez les femmes qui ont des problèmes de santé sous-jacents pour lesquels la cryoconservation médicale des ovocytes est recommandée.

Comment recueille-t-on les ovocytes ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : Le prélèvement d’ovocytes est une procédure simple, effectuée dans la salle d’intervention et dans notre clinique, sous sédation. Cela prend environ 15 à 20 minutes et nous avons un anesthésiste présent dans la salle ainsi qu’une infirmière qui assiste le clinicien pendant le prélèvement des ovocytes. Nous utilisons une approche transvaginale, c’est-à-dire une sonde échographique transvaginale sur laquelle nous glissons un porte-aiguille qui sert à guider l’aiguille dans les ovaires. Chaque ovaire est visualisé sous échographie, puis les ovocytes sont prélevés à raison d’un par follicule et placés dans un tube en plastique qui est transmis à l’embryologiste pour évaluation au microscope.

Quel est le meilleur protocole pour stimuler les ovaires avant de ponctionner les ovocytes ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : Il n’existe pas de protocole unique qui convienne à tout le monde et, dans le domaine de la fertilité, nous nous éloignons au maximum de l’approche unique. Il est important de prendre en compte l’âge de la femme ainsi que les marqueurs de réserve ovarienne, l’AMH et le nombre de follicules antraux, afin de déterminer le protocole le plus approprié pour obtenir la réponse la plus sûre et la plus efficace à la stimulation. En supposant que la plupart des femmes qui se lancent dans la congélation d’ovocytes sont jeunes, en bonne santé, fertiles et ont une bonne réserve ovarienne, nous utiliserons un protocole antagoniste court qui est connu pour favoriser un développement folliculaire satisfaisant et pour réduire le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne.

Y a-t-il un avantage à se faire conseiller avant de congeler ses ovocytes ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : La plupart des femmes qui se lancent dans un programme de congélation d’ovocytes sont probablement célibataires, peut-être très engagées dans leur carrière et peut-être pas en mesure d’envisager de fonder une famille dans un avenir immédiat, de sorte qu’elles peuvent se poser des questions auxquelles un conseiller indépendant en fertilité pourra répondre. Elles ont besoin d’un grand nombre d’informations et il n’est pas toujours bon qu’elles les digèrent seules. Nous encourageons toujours les femmes à parler aux membres de leur famille et à leurs amis, mais si elles préfèrent discuter avec un tiers, une personne indépendante, nous proposons des services de conseil au sein de la clinique.

Comment évaluez-vous les ovocytes récoltés et aptes à la cryoconservation ?

Caroline Watkin : Comme l’a dit M. Nardo, le liquide folliculaire est envoyé au laboratoire, où il est examiné au microscope. C’est dans ce liquide que l’on trouve les ovocytes, que l’on met en culture pendant un certain temps. Nous enlevons ensuite le gros nuage de cellules qui est présent naturellement autour de l’ovocyte et nous plaçons à nouveau les ovocytes sous microscope pour évaluer leur maturité. Nous recherchons une structure appelée corps polaire pour indiquer que l’ovocyte est mature. Ce sont ces ovocytes qui seront sélectionnés pour la vitrification.

Comment congelez-vous réellement les ovocytes ?

Caroline Watkin : Comme je viens de le dire, nous utilisons la vitrification pour congeler les ovocytes. C’est un processus qui implique l’utilisation de cryoprotecteurs. Les ovocytes sont exposés aux solutions de manière progressive, ils sont déshydratés puis réhydratés avec un cryoprotecteur incorporé. Ces ovocytes sont ensuite placés dans un dispositif de vitrification et plongés dans de l’azote liquide. Ce procédé permet d’éviter que les ovocytes ne subissent un changement de température critique qui, dans l’ancienne méthode conventionnelle de congélation lente, entraînait la formation de cristaux de glace et, malheureusement, la mort des ovocytes à la suite de ce processus de congélation.

Combien de temps les ovocytes peuvent-ils être congelés ?

Caroline Watkin : D’un point de vue technique, ils pourraient probablement rester stockés pendant une bonne centaine d’années, à condition que quelqu’un rajoute de l’azote et les maintienne à la bonne température. Cependant, nous sommes régis par la HFEA dans ce pays et les directives stipulent que peu importe qui vous êtes, quel âge vous avez, vous avez le droit statutaire de conserver vos ovocytes jusqu’à 10 ans. Il est possible de prolonger cette conservation si l’on est diagnostiquée prématurément infertile à l’approche de l’anniversaire des 10 ans, la prolongation se fait alors par tranches de 10 ans, jusqu’à 55 ans maximum.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent utiliser des ovocytes congelés ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : Je pense que toute femme qui dispose d’ovocytes congelés et qui décide de les utiliser doit d’abord réfléchir aux implications financières, émotionnelles et physiques d’une grossesse. La congélation d’ovocytes ne doit pas être considérée comme une prestation d’emploi ou une police d’assurance, car si c’était le cas certaines femmes pourraient envisager de retarder la maternité pour se concentrer sur d’autres aspects de leur vie pendant leurs années les plus “fertiles”. Mais si l’utilisation des ovocytes cryoconservés est nécessaire, je pense que la première chose à garder à l’esprit est que la femme doit être en bonne santé au moment où elle souhaite les utiliser. Deuxièmement, si elle est dans une relation stable, elle peut envisager de concevoir naturellement avant d’utiliser ses ovocytes congelés. La troisième question à se poser est : quelles seraient les conséquences de l’utilisation d’ovocytes congelés ? Dans certains cas, il y a une vraie raison ou problème médical qui rend indispensable l’utilisation des ovocytes congelés pour fonder une famille. Si ce n’est pas le cas, nous recommandons d’essayer de concevoir naturellement ou d’utiliser des ovocytes frais (s’il est nécessaire de recourir à une PMA). Nous recommandons également à la femme de bien se renseigner avant d’utiliser des ovocytes congelés sur le processus de fécondation, de création et de transfert d’embryons, afin d’avoir des attentes réalistes quant au processus et aux chances de réussite.

Y a-t-il des risques liés à la grossesse à utiliser des œufs congelés ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : Aucun rapport dans la littérature ne suggère que l’utilisation d’ovocytes congelés augmente les problèmes maternels et fœtaux pendant la grossesse. Toutefois, certaines études sur le don d’ovocytes où des ovocytes congelés ont été utilisés révèlent un risque plus élevé de grossesse, mais ce risque est probablement lié à l’utilisation des ovocytes de la donneuse plutôt qu’à la congélation.

Quelles sont les synergies organisationnelles pour mener à bien un programme de congélation d’ovocytes ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : Un programme de congélation d’ovocytes réussi repose sur une équipe multidisciplinaire bien établie et consolidée et, contrairement à de nombreux autres domaines de la médecine, nous savons que la prestation de services de fertilité n’est pas l’apanage d’une seule spécialité. Nous avons la chance, au sein du Reproductive Health Group, de pouvoir compter sur une expertise et des compétences excellentes dans le laboratoire, ainsi que sur une équipe d’infirmières très engagée. Nous avons des conseillers indépendants et des coordinateurs de soins qui ont à cœur l’intérêt et le bien-être des patients. Lorsque nous envisageons un programme de congélation d’ovocytes, nous devons nous assurer de garantir tous les aspects du traitement (cliniques, de laboratoire et de soins infirmiers) pour que la patiente se sente soutenue, consciente des implications et convaincue que ses ovocytes seront cryopréservés (puis décongelés en temps voulu) grâce aux technologies les meilleurs et les plus récentes. Nous savons que le succès du traitement lui-même ne dépend pas seulement du protocole utilisé, employé ou recommandé, mais aussi de l’engagement et de la capacité des ovocytes à survivre après le processus de décongélation, qui dépendent en grande partie de la congélation elle-même.

Y a-t-il quelque chose que vous voudriez dire en guise de conclusion ?

Luciano Nardo, MD MRCOG : Ce que je voudrais dire en conclusion, c’est que toute femme qui envisage de congeler ses ovocytes doit pouvoir demander des informations à la clinique, choisir un service qui a un programme de congélation d’ovocytes bien établi et poser toutes ses questions à l’équipe clinique et scientifique. Elle doit également prendre en compte que congeler ses ovocytes à un stade ultérieur de la vie n’est pas la meilleure option. Les ovocytes doivent être cryoconservés le plus tôt possible au cours de la vie reproductive. Une femme qui congèle ses ovocytes à l’âge de 25 ans a potentiellement 10 ans pour les utiliser – à 35 ans, elle n’a peut-être pas encore pris la décision de fonder une famille. L’information, le conseil, les soins cliniques et le soutien infirmier dont bénéficient les femmes qui congèlent leurs ovocytes sont donc, à mon avis, essentiels à la réussite du programme.