La Slovaquie, petit mais pittoresque pays d’Europe centrale, est un acteur relativement nouveau sur le marché de la procréation assistée. Tout comme d’autres pays post-communistes, il n’est pas encore largement associé à des normes de soins de santé compétitives et à une large gamme de traitements proposés. Cependant, la façon dont les patients étrangers perçoivent la Slovaquie évolue petit à petit et le tourisme médical est aujourd’hui une industrie en pleine croissance dans cette partie de l’Europe. Les voisins les plus proches de la Slovaquie, la République tchèque et la Pologne, figurent déjà parmi les principales destinations de FIV pour les patients européens et tout indique que la Slovaquie les rejoindra bientôt.
Le plus grand avantage de la Slovaquie réside certainement dans ses prix très compétitifs pour les traitements de l’infertilité et de la procréation assistée. Le pays étant membre de l’Union européenne, sa législation est basée sur des déclarations internationales et des directives européennes – un point très important pour les patients étrangers. De plus, la Slovaquie est un pays paisible, avec de beaux paysages et des magasins bon marché, ce qui en fait un bon endroit pour des vacances reposantes après un traitement de FIV. Ses deux plus grandes villes, Bratislava (la capitale) et Košice, disposent d’aéroports internationaux facilement accessibles par les compagnies aériennes low cost européennes (principalement depuis Vienne, Prague ou Budapest).
On dit souvent que la population totale de la Slovaquie est inférieure à celle de New York – en fait, elle dépasse 5.6 millions d’habitants et se compose principalement de Slovaques. À l’heure actuelle, il existe 5 cliniques de fertilité en Slovaquie (incluant les branches du réseau international de cliniques de fertilité). Presque toutes sont situés à Bratislava et Košice.
L’IIU en Slovaquie
En Slovaquie, l’insémination intra-utérine (IIU) avec le sperme d’un partenaire ou le sperme d’un donneur est légale et réservée aux couples hétérosexuels. Les donneurs de sperme sont totalement anonymes en Slovaquie. Une fois déterminées la taille et la forme du follicule et de l’endomètre, la femme peut être qualifiée pour ce type de procédure. L’insémination peut être réalisée avec le sperme du partenaire (IIU) ou celui d’un donneur (IAD). Il s’agit d’une méthode très simple et non-invasive. Le sperme est placé beaucoup plus près de l’ovocyte que lors d’une conception naturelle. L’insémination proprement dite est indolore et ne dure pas longtemps. Le coût moyen d’une insémination intra-utérine (IIU) en Slovaquie est compris entre 400€ et 600e et le coût d’une insémination intra-utérine avec sperme de donneur (IAD) oscille autour de 1 200€.
Le don d’ovocytes en Slovaquie
Le don d’ovocytes est autorisé et strictement anonyme en Slovaquie. Les futurs parents ne peuvent pas demander l’identité de la donneuse et inversement, les donneuses n’ont pas accès à l’identité des receveurs ni du futur bébé. Selon la législation slovaque, le traitement du don d’ovocytes ne peut avoir lieu sans le consentement écrit de toutes les parties concernées.
Le traitement par don d’ovocytes n’est accessible qu’aux couples hétérosexuels en Slovaquie – les femmes célibataires et les couples de femmes en sont donc exclus. Bien que la législation slovaque ne fixe pas de limite d’âge supérieure pour les patientes, les cliniques sont légalement tenues d’avoir un comité d’éthique qui donne un avis sur de nombreux dilemmes liés à la procréation assistée. Dans la plupart des cas, l’âge maximum accepté pour le traitement de don d’ovocytes est de 52 ans.
Les donneuses d’ovocytes en Slovaquie
Les donneuses d’ovocytes sont des femmes jeunes, âgées de 18 à 34 ans. En raison de la faible population de la Slovaquie, ce sont généralement des femmes de type Caucasien blancs et d’origine slovaque. Les tests de laboratoire de qualification pour les donneuses sont basés sur les directives de l’Union européenne sur les tissus et les cellules. Les donneuses doivent subir un dépistage approfondi, qui comprend généralement un examen gynécologique (évaluation de la fertilité, frottis), un examen génétique (caryotype et mutation génétique à l’origine de la mucoviscidose), un examen endocrinologique et un test sanguin sérologique (hépatite B, C, syphilis, VIH). Elles doivent également se soumettre à un examen médical pour évaluer leurs antécédents médicaux familiaux et exclure les maladies graves dans la famille ou les problèmes psychologiques. Le nombre maximum d’enfants pouvant naître d’une même donneuse est de 5.
Les donneuses sont appariées aux receveuses sur la base des caractéristiques phénotypiques. Le don d’ovocytes est anonyme en Slovaquie, cependant les patients peuvent obtenir des informations non identifiantes sur les donneuses, telles que l’âge, la race, la couleur des yeux et des cheveux, le groupe sanguin et le facteur Rh, la taille et le poids. Ils peuvent également savoir quelle formation la donneuse a suivie et quelles sont ses compétences ou ses centres d’intérêt. Le nombre d’enfants de la donneuse est également communiqué.
Le don d’ovocytes en Slovaquie est volontaire. Cependant, selon la directive européenne sur les tissus, les donneurs peuvent recevoir une compensation pour les frais de voyage et les inconvénients liés au don.
Le don d’embryons en Slovaquie
Tout comme le don d’ovocytes et de sperme, le don d’embryons est autorisé et anonyme. Les embryons donnés proviennent généralement de patients qui ont déjà subi avec succès un transfert d’embryon et qui ont décidé de faire don de leurs embryons congelés surnuméraires. Les embryons développés sont cultivés jusqu’au 5ème jour et les blastocystes de la plus haute qualité sont congelés et stockés.
Lois sur la FIV en Slovaquie
La loi slovaque sur la FIV autorise la fécondation in vitro (FIV) et l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), ainsi que le don d’ovocytes, de spermatozoïdes et d’embryons. La congélation sociale des ovocytes est autorisée, mais le nombre maximal d’ovocytes à féconder et la durée maximale de conservation des ovocytes congelés ne sont pas définis. Le nombre maximum d’embryons à transférer est de 2, mais la décision finale est basée sur l’avis du médecin, les conditions de santé de la patiente et les directives européennes qui soulignent l’importance de transférer un seul embryon. Il est possible d’appliquer le diagnostic génétique préimplantatoire (DPI) ainsi que le PGS pour la sélection des embryons. La législation slovaque interdit la gestation pour autrui, la sélection du sexe pour des raisons autres que médicales, l’expérimentation sur l’embryon et le clonage.
Taux de réussite du don d’ovocytes en Slovaquie
Malheureusement, pour le moment, il n’est pas possible de trouver des données nationales précises sur les résultats des traitements de fertilité en Slovaquie. Cela s’explique par le fait que la Slovaquie ne communique pas de détails et de données quantifiées sur la procréation assistée et que les cliniques de fertilité ne sont pas légalement tenues de communiquer leurs performances et leurs résultats. La Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE) ne mentionne pas la Slovaquie dans ses rapports annuels en raison de l’absence de ce système de rapport.
Sécurité et qualité du traitement de fertilité en Slovaquie
Le cadre législatif national slovaque sur la procréation assistée est établi par la loi n° 576/2004 Coll. sur les soins de santé, qui a été modifiée par les lois n° 350/2005, 282/2006, 662/2007, 345/2009 Coll. (tableau 2). La loi n° 576/2004 Coll. sur les soins de santé (telle que modifiée ultérieurement) couvre la recherche biomédicale en général, y compris la recherche génétique. Cette loi réglemente le consentement éclairé, la recherche biomédicale, les comités d’éthique, la question de la transplantation, le don d’organes/tissus ainsi que les droits des patients.
Bien que la Slovaquie ait mis en œuvre les directives de l’Union européenne sur les tissus et les cellules (EUTCD), elle n’a pas établi d’autorité compétente pour évaluer si les cliniques de fertilité respectent la loi. C’est le rôle des comités d’éthique régionaux (nommés par l’autorité régionale de l’État) ainsi que des comités d’éthique locaux, nommés par les directeurs d’établissements de santé ou d’établissements de recherche.